Dans la Grèce antique, l’agonistique désignait cette partie de la gymnastique concernant les arts du combat ( lutte, pugilat, pancrace, etc ). Le rap fait du conflit théâtralisé, de la rivalité mise en scène, de l’insulte rituelle, un élément majeur de sa poétique. Il ne fait par là que remettre à l’honneur une composante essentielle de la culture afro-américaine déjà à l’oeuvre dans le jazz et particulièrement présente dans les diverses formes littéraires de la tradition orale nègre.
La « langue des cités » que l’on retrouve dans le rap, et qui se caractérise (entre autre) par l’utilisation fréquente du verlan et par un vocabulaire qui emprunte à l’argot et aux langues étrangères est parlée bien au-delà des banlieues. Les figures de style sont nombreuses dans le langage argotique. Aujourd’hui, à travers le rap les MC’s font une utilisation polysémique du langage argotique (invention de mots, utilisation d’un vocabulaire d’origine étrangère, maniement du jargon des professionnels de la musique, du « show-business » mais aussi prisonniers..). La majorité des rappeurs utilisent, en plus du français, un langage ‘type’ de leur quartier.
Les MC’s manient la langue tantôt de manière poétique afin d’émouvoir tantôt de manière agressive afin de provoquer. Parler autrement devient une manière de lutter contre la norme et les pouvoirs en place. Cette manière de s’exprimer (en argot) prouve une appartenance à un groupe social, à une tranche d’âge. Le rap est en effet un coup de poing, un moyen pour le rappeur au micro de prêcher sa parole en face d’inconnus et de tenter de les convaincre, quel que soit le message.
Yo Moma : reprise de l’émission américaine sur MTV qui consiste à clasher sur les mères détournée ici avec des références de l’Histoire de l’Art, ce qui crée un décalage humoristique et perturbant.
- Il y a une véritable importance des pronoms à travers lesquels le rappeurs s’adressent à leurs auditeurs : lors des battle, le rappeur peut établir une complicité avec le public, contre son adversaire.
Le mode d’adresse au clasheur/spectateur est direct : ce n’est pas « je rappe que » mais « j’te rappe que ». Le clash est une expérience performative cliquez, et la pratique est l’expérience.
On peut observer une réflexivité sur et dans la pratique car le rappeur parle du fait qu’il rappe, il l’exprime en en faisant l’expérience. Le clasheur se veut persuasif, il joue sur les sentiments, et est dans une posture active et dans un engagement. C’est parce que l’articulation est déterminante pour la pratique du rap qu’elle est déterminante pour sa compréhension. Le rappeur donne à entendre d’une certaine manière, ce qui entraîne des conséquences sociales, au-delà des seules techniques vocales.
« J’te rappe c’texte » réfère à la situation naturelle d’utilisation du langage que le rap a progressivement imposée dans l’espace chansonnier. C’est différent que de proclamer « Je te rappe ce texte » qui est un mode dominant d’interprétation du langage. Il y a bien une perspective expressiviste du langage et un lien fort entre le langage et son espace naturel de réalisation qui est la conversation. Le langage concerne les actions impliquées par l’activité langagière ( Austin, Quand dire c’est faire ) : il réalise ce qu’il dit.
Toutes les études qui portent sur le rap en proposent une généalogie constante : le Bronx, Les Etats-Unis. Cette généalogie conditionne la façon dont la parole rap est appréhendée, c’est-à-dire comme l’équivalent de celle des « parrains américains » fondée sur l’insulte rituelle et le langage codé.
Les rappeurs français utilisent le même langage codé que celui des rappeurs américains. Le rap n’est pas une seule interprétation en langue française d’un courant musical né dans le Bronx. Tout énoncé entre en relation avec d’autres énoncés, ne seraient-ce que ceux produits dans le groupe social auquel appartient l’énonciateur.
Le sociolinguiste William Labov a étudié le vernaculaire noir américain, la langue de ghetto noir. La parole des rappeurs américains correspond à celle des jeunes du ghetto, et les rappeurs français font comme les rappeurs américains, mais dans une autre situation sociale.
Vidéo Look at me now ft Lil Wayne, Busta Rhymes
Vidéo 8 miles Eminem
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